Granvillage à la rencontre de la famille Rivière, vignerons à Lachassagne
Ce qui les lie
À 45 minutes au nord de Lyon, la fratrie du domaine viticole Jean-Pierre Rivière, composée de Marine, Pierre et Alexandre, nous ouvre ses portes sous le soleil radieux de Lachassagne, village en pierre dorées typique, étape incontournable de la route des vins.
Dans le caveau de dégustation, Marine Rivière nous sert un verre de rosé frais et nous explique que chez eux, la vigne c’est une histoire de famille. Et c’est l’Histoire avec un grand H puisque leurs ancêtres ont commencé à travailler la vigne en 1682.
« Mon père, s’est installé en 1984 avec 2 hectares de vignes. Il a été le premier à ne faire que du vin. Jusqu’alors, les anciennes générations pratiquaient la polyculture. Aujourd’hui, il est toujours à la tête du domaine de 25 hectares, avec un vignoble assez diversifié qui repose sur de belles appellations : Chenas et Chiroubles. »
En début d’année, Marine, l’ainée, a rejoint ses deux frères ingénieurs-œnologues qui travaillaient déjà au domaine. Elle a quitté son poste de commerciale dans le vin pour se consacrer aux vignes familiales. La fratrie souhaite lier ses compétences pour valoriser leur patrimoine. Les efforts paient puisqu’à force de travail, ils ont obtenu les labels HVE3, qui garantit le respect de l’environnement et Terra Vitis, la signature des vignerons français qui respectent les terres.
Marine précise : « Cela nous impose pas mal de restrictions mais nous pousse par la même occasion à travailler nos vins autrement, en innovant et en conservant une dimension sociale ».
La production du domaine part aujourd’hui à 80% en négoce et à 20% en vente directe. Un des objectifs de la famille est de passer ce ratio à 50/50.
La relève a de belles idées. Avec la nouvelle génération, le caveau prend vie grâce à des animations régulières :
« Nous organisons des visites de caves mais aussi des concerts, des portes ouvertes ou des ateliers dégustation. Les gens viennent parce qu’il y a un vrai contact humain, parce qu’on est locaux, ils nous font confiance. On tient vraiment à maitriser nos circuits de distribution, donc cela nous impose plus de travail mais nous offre aussi plus de liberté. »
Avec leurs 15 références et plus de 20 000 bouteilles vendues à l’année, le domaine valorise son savoir-faire notamment par le travail de ses vins. Alexandre et Pierre nous expliquent :
« Pour le rouge par exemple, on ne presse pas les raisins tout de suite. On les met en cuve, avec la partie solide qui remontera à la surface et le jus qui s’accumulera au fond. On va ensuite faire ce qu’on appelle du remontage, c’est à dire remonter le jus en dessus de cuve pour brasser le mélange ou le faire aux pieds. Le fait d’écraser et brasser les raisins aux pieds et non mécaniquement permet d’être plus souple. Si on travaille trop durement ou trop vite, on risque d’obtenir des tanins verts qui seront désagréables en bouche. »
Concernant l’élevage, les vins sont conservés en futs de chêne de 228 litres pendant des durées variables selon les cuvées et les choix du vigneron. C’est pendant cette période que les vins enrichiront leur structure aromatique et viendront alors se complexifier. Avant d’obtenir le produit qui sera ensuite mis en bouteille puis commercialisé, certaines étapes sont indispensables au bon vieillissement du vin, comme l’ouillage, qui consiste à venir remplir les futs de la quantité de vin qui se sera évaporée au contact du bois et de l’oxygène que sa porosité aura laisser passer. C’est la fameuse « part des anges », qui doit alors être comblée pour éviter l’oxydation du vin à sa surface.
La fratrie sait que le métier amène son lot d’épreuves. Les ancestrales terres familiales ont beaucoup à offrir. Marine l’avoue, les obstacles sont nombreux, mais la récompense est gratifiante.
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520 chemin des Grands Taillis
Lachassagne69480
© Photos : Jérôme Poulalier
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