EARL LAURENT HAYE

Gumi, des graines de folies

Connaissez-vous Camille la lentille, Gabin le sarrasin, Martin la graine de lin ou encore Ulrich le pois chiche ? Non ? Et bien, nous allons vous les présenter !

Cette famille de légumineuses est votre voisine. A cheval entre le pays d’Ouche et le plateau du Neubourg, les Gumi Graines se sont installées voilà quelques années à Tilleul-Dame-Agnès. Derrière ces charmantes graines, un agriculteur respectueux de son écosystème et engagé dans une démarche de développement durable : Laurent Haye. Il est également vice-président du mouvement « Pour Une agriculture du Vivant » agricultureduvivant.org

Installé en 2000 à proximité de Conches-en-Ouche, Laurent Haye travaillait en agriculture conventionnelle sur des parcelles de blé, colza, lin ou encore petits pois. En 2011, l’exploitation a eu pour ambition d’intégrer une démarche de certification environnementale ISO 14001 collective. « Cela m’a permis de prendre du recul sur mes pratiques. Il a fallu revoir mes méthodes de travail et créer de nouveaux repères ».

« Mettre en avant mes valeurs »

« J’ai, ainsi, fait le choix de me tourner vers une agriculture agroécologique, une agriculture de conservation. En 2014, j’ai  fait l’acquisition de matériels spécifiques afin de pouvoir mettre en place sur la totalité de la ferme, soit 245 hectares, l’agriculture de conservation des sols en couverture permanente. Cela consiste à imiter les pratiques de permaculture de nos amis maraîchers, mais à l’échelle de la ferme ». L’objectif est de redonner de la vie dans le sol, le rendre fertile. Un sol vivant donne forcement des produits de grande qualité. Pour cela, il n’y a pratiquement plus de travail du sol afin de ne pas bouleverser la vie dans le sol ; les rotations sont très sensiblement rallongées (de 5, nous sommes passé à des rotations culturales de 8/9 ans) afin de créer des synergies d’une culture à l’autre ; Enfin nous apportons au sol beaucoup de biomasse (couverts ou association de cultures) que nous restituons au sol afin de le nourrir, c’est du captage de carbone en masse.

Cette technique a démontré ses adaptations aux aléas climatiques tantot les exces d’eau, tantot les pics de chaleur. Grace à l’activité des vers de terre et la création de galeries, le sol draine naturellement les exces de pluie. A l’inverse, lorsqu’il y a  des pics de chaleur, la matière organique constituée par cette technique permet de stocker et restituer lorsque la plante en a besoin.

Les dates de semis sont volontairement décalées de 2 à 3  semaines lorsque le sol est chaud afin que la plante pousse vite, et qu’elle étouffe les adventices.

Juste après la récolte, les graines sont triées à la ferme dans un séparateur rotatif 4 grilles très performant afin d’éliminer les impuretés et les graines cassées. Un second triage densimétrique et optique est opéré par un prestataire expert dans le domaine.

Le produit prêt à commercialiser est stocké clos dans une ambiance à l’abris de l’humidité et des variations de températures, tempéré toute l’année à 11°C maximum.

Laurent Haye a créée, il y a deux ans, la marque Gumi Graines. « Nous voulions mettre en avant une marque et non notre nom propre mais également notre façon de travailler (agro écologie, qualité des produits proposés) et nos valeurs (tendre vers le zéro déchet, et limiter notre empreinte environnementale). Nous avons commencé par proposer des lentilles. Le produit est parti rapidement. La demande était forte. Les consommateurs étaient en recherche de productions locales avec des valeurs environnementales mais pas forcément bio ».