AccueilBlogConsommer responsableYuka, Clean Beauty, Tizy… – Enquête au cœur des applications qui décryptent nos rayons

Yuka, Clean Beauty, Tizy… – Enquête au cœur des applications qui décryptent nos rayons

Dans la catégorie Consommer responsable
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Le 10 janvier 2020
« J’ai jeté la moitié de mes placards après avoir téléchargé Yuka ». Il y a de fortes chances que vous ayez entendu cette phrase au cours de la dernière année. Et pour cause, aujourd’hui, l’application ne comptabilise pas moins de 10 millions de téléchargements. La carotte et ses comparses de notation font la loi dans les rayons. Que valent-elles vraiment ? Peut-on s’y fier sans se méfier ? Granvillage mène l’enquête ! En savoir plus
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Révolution dans les rayons

Aliments transformés, plats industriels, graisses et sucres cachés, perturbateurs endocriniens… décennies après décennies, l’opacité s’est imposée sur la liste des ingrédients des produits que nous consommons au quotidien. Sur les étiquettes, des noms barbares, inconnus et imprononçables sont censés nous rassurer sur la composition de ce qui va se retrouver dans nos placards et nos assiettes : phénylphénol, méthoxy éthoxy éthanol, glutamate monosodique, hydroxyanisole butylé… rares sont celles et ceux à même de décrypter et comprendre sans y laisser quelques plumes.

Mais en 2017, un phare s’est érigé dans le brouillard. Yuka nous a tendu non pas la main, mais une carotte pour nous guider dans les rayons.

yuka

Yuka, c’est une application qui permet de scanner les produits pour évaluer leur impact sur la santé et sur l’environnements (l’application a lancé l’éco-score en avril 2021). Les éléments scannés obtiennent un code couleur allant du vert (très bon) au rouge (très mauvais) ainsi qu’une liste détaillée des composants. Si le produit est reconnu comme négatif, l’application propose des alternatives meilleures pour la santé ou la planète.

Selon une étude commandée par l’application, 92% des interrogés admettent reposer le produit si celui-ci obtient une note négative.


© Photo : presse Yuka

Depuis sa création, le trublion des rayons s’est constitué une base de données de 700 000 produits alimentaires et 300 000 produits cosmétiques. Cette base est continuellement alimentée par les marques et les consommateurs. Selon l’équipe de Yuka, des contrôles aléatoires sont réalisés.

La notation des aliments se base sur trois éléments :

  • La qualité nutritionnelle qui représente 60% de la note et qui est basée sur la méthode de calcul du Nutriscore.
  • La présence d’additifs qui représente 30% de la note et qui prend en compte les avis de l’EFSA, de l’ANSES, du CIRC mais aussi de nombreuses études indépendantes.
  • La dimension biologique qui représente 10% de la note et qui se base sur les critères du label bio européen

Depuis, l’application propose en plus des aliments, l’analyse de produits cosmétiques.
Yuka a non seulement redonné le pouvoir aux consommateurs, mais elle a aussi convaincu certaines grandes marques de repenser la composition de leurs produits. Parmi elles, on retrouve Unilever, Nestlé France, Leclerc, Intermarché ou encore Fleury Michon. Les industriels l’ont compris, un produit mal noté a moins de chance d’être acheté. Une fois les ingrédients douteux bannis, réduits (ou simplement remplacés par d’autres qui font moins peur), ces grandes entreprises n’hésitent pas à partager leur rédemption à grands coups de communiqués de presse et publicités. Avec Yuka et ses comparses de notation, le passage en caisse est devenu un acte militant.

Psychose dans le frigo

Pourtant, pour ces applications, le baromètre n’est pas toujours sur la pastille verte. Certains reprochent le manque de fiabilité. Sur Yuka par exemple, des céréales très (trop ?) sucrées obtiennent une note positive alors que des produits bruts et naturels comme le miel sont considérés comme étant mauvais pour la santé. D’autres mettent en avant le côté culpabilisant de ces applications qui finissent parfois par devenir anxiogènes.

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© Photo : Enrico Mantegazza

Aujourd’hui, nombreux sont les professionnels, organisations ou associations du domaine de la santé et des sciences à pointer du doigt les applications scan. Il leur est reproché de reposer sur des systèmes de notations trop flous, relativement arbitraires et sur des études controversées. Autre exemple, en cosmétique comme dans l’alimentaire, certains allergènes sont jugés dangereux alors que pour une personne non-allergique, ils ne comportent aucun risque.

Verdict

Ces applications ont permis une prise de conscience et de pouvoir de la part des consommateurs et des actes du côté des industriels.

Cependant, on doit leur reconnaître un certain manichéisme. Il est difficile de classer les produits en « bon » ou « mauvais » d’une manière aussi radicale. Bien souvent, tout réside dans la nuance. Le beurre et l’huile, consommés avec modération sont loin d’être mauvais pour la santé, bien au contraire. Pour nous, les applications scan sont donc elles aussi à consommer avec modération.

Notre petite astuce pour vraiment savoir ce qui se cache dans vos aliments, produits ménagers ou cosmétiques ? Faire la part belle au DIY et tout faire soi-même !

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