Que vaut le bio ?

Dans la catégorie Consommer responsable
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Le 20 janvier 2020
Argument imparable du « bien-manger », joker green de l’industrie, la carte du bio est aujourd’hui brandie à tout va. Mais qu’est-ce qu’un produit bio ? Quel est son impact réel sur la santé et sur l’environnement ? Tous les produits bio se valent-ils ? Doit-on préférer le bio au local ? Pour vous, nous avons décrypté les étiquettes pour mener l’enquête ! En savoir plus
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Qu’est-ce qu’un produit bio ?

Le bio a fait parler de lui dès les années 80. Dans les années 90, les règlementations ont fait leur apparition. C’est à partir des années 2000 que le bio s’est véritablement fait connaître du grand public.

Le « bio » repose sur des méthodes de production répondant à un cahier des charges reconnu par les pouvoirs publics, établi par des organismes indépendants qui procèdent à des contrôles réguliers.

Chaque étape de la vie du produit doit répondre à la réglementation en vigueur. Les produits certifiés issus de l’agriculture biologique sont reconnaissables grâce aux logos AB et/ou Eurofeuille. (Le logo européen Eurofeuille a remplacé le logo AB mais ce dernier reste plus facilement identifiable par les consommateurs français.)

logo bio

Globalement, l’agriculture biologique repose sur des méthodes de production soucieuses de l’Homme et l’environnement. Les produits chimiques sont prohibés et les intrants limités afin de préserver la qualité des sols, de l’air et de l’eau, de protéger la biodiversité et d’avoir un impact sociétal positif.

Selon le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, l’agriculture biologique concerne « Les produits agricoles vivants ou non transformés, produits agricoles transformés destinés à l'alimentation humaine, aliments pour animaux ainsi que matériel de reproduction végétative et semences utilisées pour les cultures. ».

 

Quelques chiffres

  • 41 600 exploitations engagées en bio (soit 13% de plus qu’en 2017)
  • 7,5% de la surface agricole utile (SAU) française (soit la 3ème surface la plus importante de l’Union Européenne)
  • 69% des produits bio consommés viennent de France

Source : ministère de l’agriculture et de l’alimentation – Juin 2019

 

 

Le bio, un allié bonne santé ?

Une alimentation bio permet de réduire considérablement l’exposition aux pesticides de synthèse. Mais est-ce suffisant ?

En 2018, une étude française réalisée sur 70 000 individus associait la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique à une baisse de risque de cancers. La consommation de produits bio serait également associée à IMC (Indice de Masse Corporelle) plus faible. Elle réduirait les risques d’obésité et diminuerait le risque de maladies chroniques. 

D’autres études ont quant à elles prouvé que certains aliments issus de l’agriculture biologique, comme le saumon ou les œufs, présentaient une teneur en polluants organiques persistants plus élevés que d’autres aliments issus d’une agriculture conventionnelle.

Le problème avec les études, c’est que bien souvent, elles omettent quelques facteurs et induisent des causalités non-prouvées. On déduit que le risque de cancer est réduit parce qu’un individu consomme des produits bio. Mais ce même individu peut aussi pratiquer une activité sportive régulière, être non-fumeur, avoir une alimentation principalement végétale… autant de facteurs qui peuvent également contribuer à réduire le risque de maladie.

Actuellement, il est difficile de répondre à cette question par un simple « oui » ou « non ».

 

Quel impact sur l’environnement ?

Une étude récente soutenue par deux chercheurs du CIRED (Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement) a prouvé que l’impact environnemental de l’agriculture biologique n’était pas totalement positif : les rendements de l’agriculture biologique sont plus faibles. La surface nécessaire à la production est donc plus importante et peut encourager la déforestation. Ces besoins génèreront davantage de gaz à effet de serre.

Selon Stefan Wirsenius, l’un des chercheurs à l’origine de l’étude :

« Si nous utilisons plus de terres pour la même quantité de nourriture, nous contribuons indirectement à une déforestation plus importante ailleurs dans le monde. »

Les scientifiques assurent que les consommateurs ne doivent pas pour autant cesser d’acheter des produits issus de l’agriculture biologique. Ils nuancent leurs propos et invitent simplement à faire preuve de prudence quant aux évolutions futures :

« Dans les cultures traditionnelles, l'utilisation de pesticides est très dangereuse pour la biodiversité, et sans doute aussi pour la santé. Il ne s'agit pas pour nous de dire : arrêtons le bio, mais de bien regarder les impacts de notre façon de consommer. C'est en fait une question d'équilibre » assure Patrick-Dumas, co-auteur de l’étude.

Réfléchie et raisonnée, l’agriculture biologique reste bénéfique pour l’environnement. L’absence de pesticides permet de préserver la biodiversité, favoriser les services écosystémiques comme la pollinisation et protéger les écosystèmes terrestres et aquatiques.

bio

Que vaut le bio low-cost ?

Ces dernières années, le marché du bio a explosé. Face à la demande croissante, industriels et grande distribution étaient bien décidés à se tailler la part du lion, y voyant là une opportunité marketing et économique. Si les normes sont respectées pour obtenir la certification, il en est tout autre d‘un point de vue moral et éthique.

Récemment, certaines enquêtes ont pointé du doigt les conditions précaires des travailleurs, la présence de certains additifs tolérés mais loin d’être indispensables ou encore l’absence de respect des saisons et cycles naturels. Ainsi, on pourra trouver dans nos rayons, tout au long de l’année, des tomates bio cultivées en Espagne dans des serres surchauffées, par une main d’œuvre sous-payée. Idem pour ce jambon dont le rose éclatant n’est dû qu’à une bonne dose de nitrate de sodium et qui malgré tout, expose fièrement son logo AB.

Là encore, la prudence est de mise. Dans la grande distribution, un aliment issu de l’agriculture biologique ne vaut peut-être pas forcément plus qu’un aliment dépourvu de label. Restez vigilant(e) !

bio industriel

Bio ou local, faut-il choisir ?

L’agriculture biologique doit servir l’Homme et l’environnement. Pourtant, 40% des produits issus de l’agriculture biologique vendus en grande surface et magasins spécialisés sont importés. Et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Il n’est pas rare de trouver dans les rayons des clémentines suremballées qui ont traversé la terre entière. Pour survivre au voyage, les fruits et légumes sont cueillis avant leur maturité et perdent en vitamines et nutriments. Malgré le logo bio qui les accompagne, leur bilan carbone est souvent bien lourd, la faute aux kilomètres avalés.

Parallèlement, le local séduit. Selon l’étude make.org, 95% des interrogés approuvent l'idée suivante : "privilégier les circuits courts et une meilleure distribution des produits locaux".

Mais acheter sans même connaître les méthodes de production, c’est aussi prendre le risque de consommer des produits bourrés de pesticides, cultivés sous serre, parfois dénués de nutriments et vitamines, avec un impact négatif sur la santé et l’environnement.

 

Verdict ?

Manger bio ou local n’aura du sens que si vous connaissez les conditions réelles de fabrication de vos produits. Et pour cela, quoi de mieux que les circuits courts ? En achetant directement auprès du producteur, vous êtes en mesure d’échanger directement avec celui qui élève, transforme ou fait pousser ce qui va se retrouver dans vos assiettes. Vous êtes à même de connaître leurs méthodes de travail, de mesurer leur impact sur l’environnement et leur santé.

  • Les bons produits ne vous coûtent pas plus cher puisqu’il n’y a pas d’intermédiaires.
  • Leur impact environnemental est faible puisqu’ils ne voyagent pas à travers le monde et ne sont pas dotés d’emballages supplémentaires.
  • Ils répondent à nos besoins nutritifs puisqu’ils respectent les saisons et les cycles naturels
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Sans omettre que certains petits producteurs s’inscrivent dans une démarche bio mais n’ont pas le temps, les ressources ou les moyens pour faire certifier leurs cultures ou élevages.

Découvrez les producteurs en circuits courts près de chez vous

Et de votre côté, team bio ? Team local ? Les deux ? Aucune ? Partagez votre avis sur Facebook ou Instagram

 

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