Pourquoi les prix des produits agricoles varient ?

Vous l’avez certainement remarqué, les prix des produits agricoles, comme le lait, les céréales, mais aussi le sucre ou la viande, ne sont pas fixes. Le circuit court n’échappe pas à ces variations. Qui fixe les prix ? Comment sont-ils déterminés ? Quels sont les facteurs à l’origine de ces changements ? Granvillage fait le point.
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Produits agricoles : comment expliquer les variations de prix ?
Comme bien d’autres, vous remarquez les changements de prix au moment de passer en caisse, surtout lorsqu’ils sont à la hausse. Et comme beaucoup, vous vous êtes sûrement déjà demandé quelle était la cause de ces variations qui concernent le circuit long, mais aussi le circuit court. On vous explique tout !
Produire, stocker, transporter et vendre, engendre des coûts pour un producteur. Et même si le producteur en circuit court peut se délester de certains coûts, il doit malgré tout faire face à de nombreuses autres charges.
Pour fixer un prix, le producteur calcule le coût de production du produit. Il soustrait les aides reçues (comme la PAC ou des subventions) et les produits annexes (un producteur de lait pourra vendre la viande de ses vaches qui ne produisent plus de lait) et obtient le prix de revient. Celui-ci lui permet de fixer le prix de vente. La différence entre le prix de vente et le prix de revient correspond à la marge que se fait le producteur sur la vente du produit.
Si le producteur a une certaine liberté sur le prix de vente, surtout en circuit court, le prix de revient dépend, quant à lui, de nombreux facteurs :
- Rémunération du capital
- Rémunération du producteur
- Amortissements
- Charges de structure (loyers et fermages, impôts et taxes, frais de personnels, assurances…)
- Charges opérationnelles (amendement, irrigation, nourriture du bétail, produits vétérinaires, engrais…)

Mais alors, qu’est-ce qui fait qu’un prix baisse ou augmente ?
Des décisions géopolitiques (un pays exportateur qui n’est plus en mesure de produire, fermeture des frontières…), des événements climatiques extrêmes (vagues de sécheresse, gel, pluies torrentielles…), ou encore une hausse du prix de l’énergie (électricité, gaz, carburant…) peuvent avoir un impact sur le coût des charges opérationnelles. La pandémie provoquée par le covid-19 ou la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie ont, par exemple, eu des répercussions sur le prix des produits agricoles.
Et le circuit court dans tout ça ?
Même en circuit court, le producteur n’a pas la main sur le coût de production. En revanche, il peut décider du prix de vente sans forcément avoir à négocier avec un intermédiaire, comme ça peut être le cas en circuit long.
Prenons l’exemple de deux producteurs de lait :
M. Salers élève des vaches et vend le lait à une laiterie. La laiterie vend le lait à la grande distribution. C’est ce que l’on appelle le circuit long, car les intermédiaires plus sont nombreux. Une fois par an, la laiterie rencontre les représentants des producteurs avec qui elle collabore, dont M. Salers fait partie, afin de fixer un prix de base. Des primes peuvent être ajoutées à ce prix de base si le lait est riche en matières grasse et en protéine ou encore s’il présente une qualité sanitaire supérieure. Comme les prix sont fixés une fois par an, ils ne tiennent pas compte des variations de coûts de production. Cette année, M. Salers en a fait les frais : à cause de la vague de sécheresse, le prix du foin qu’il donne à ses vaches a connu une hausse de 25%, qui s’est répercuté sur son coût de production et donc son prix de revient. Mais comme les prix avec la laiterie étaient déjà fixés, il n’a pas pu négocier afin de préserver sa marge et donc sa rentabilité.
avantage : M. Salers est assuré d’avoir un acheteur pour son lait.
inconvénient : M. Salers n’a pas le contrôle total sur la fixation des prix.
Mme Simmental élève des vaches. Elle vend du lait, en circuit court, directement à la ferme et sur les marchés du coin. Comme M. Salers, elle a subi la hausse du prix du foin. Ses coûts de production et son prix de revient ont augmenté. Afin de préserver sa marge, elle a augmenté le prix de vente du litre de lait. Parfois, ses clients la questionnent sur l’origine de la hausse et elle leur explique à quoi elle est due.
avantage : Mme Simmental peut fixer les prix elle-même et s’assurer d’être rentable.
inconvénient : Mme Simmental doit trouver elle-même ses clients. Elle n’a pas la certitude que son lait sera vendu, ce qui pourrait mettre en péril sa rentabilité.

Les variations de prix ont-elles un impact sur vos achats ? Dites-nous tout en commentaire ou sur Facebook ou Instagram.
merci pour ces informations pertinentes !