Granvillage à la rencontre de Sébastien Brites, producteur de cerises & noix
Des cerises et des noix
Cela fait maintenant trois ans que Sébastien Brites a repris la Ferme Guilhermet, aussi connue sous le nom Cerises en Fête. Il y cultive des noix et des petites cerises noires appelées guignes, reconnaissables à leur couleur intense et leur goût très sucré. Ce sont ces particularités qui l’ont d’ailleurs poussé à cultiver cette variété de fruit, idéale pour la production de ses jus :
« Nos jus sont 100% naturels et 100% pur jus, nous n’ajoutons ni eau, ni sucre, je dois donc m’assurer que le jus ait un taux de sucre de 17% pour être parfaitement équilibré. »
En plus de son jus de cerise, Sébastien fabrique aussi des confitures, du kirsch (alcool distillé de cerise à 48°), de la crème de cerise (20°) ou encore le ratafia de cerise (apéritif 16°). Chez Cerises en Fête, rien ne se perd, tout se transforme : les noyaux de cerises sont récupérés dans les fûts après la période de fermentation, sont nettoyés puis triés à la main pour servir à fabriquer des coussins.
À partir de mi-juin, Sébastien entame la récolte de ses cerises. Il s’y met dès l’aube pour envoyer, dans la foulée, ses fruits à l’usine de pressage. La cueillette ne s’étale que sur une courte période à la fin du mois de juin. Sébastien connait ses cerisiers, leurs besoins et leurs ennemis. Les faire grandir implique de les protéger :
« Contrairement aux vignes par exemple, nous n’avons pas besoin de réaliser de taille de formation. Nous ne faisons que de la taille de propreté. Ça ne prend pas beaucoup de temps. Le gros du travail se concentre surtout sur le traitement. Malheureusement, la cerise est un fruit qui est quasiment impossible à cultiver sans traitement contre les insectes, notamment la drosophile Suzukii asiatique, une petite mouche ravageuse qui pond et rend la récolte véreuse, et donc inexploitable. On sait que le sujet est sensible, mais il faut bien comprendre que nous, producteurs, sommes les premiers concernés. C’est moi qui suis au plus proche des produits au quotidien, sur mon tracteur. Et avec un coût allant de 150 et 300 euros par hectare, honnêtement, je me passerais bien de ces produits chimiques et de tout le temps que nécessite l’application du traitement. »
Cette année, Sébastien a récolté 22 tonnes de cerises. Pour l’assister dans sa tâche, il est équipé de différentes machines. Il y a par exemple le secoueur, qui vient pincer les troncs et appliquer des vibrations qui feront tomber les cerises naturellement. Cette manœuvre a l’avantage de faire gagner un temps précieux, mais n’est pas sans risque pour l’arbre. Les pinces, à force d’effectuer l’opération au même niveau, creusent l’écorce et laissent des marques qui peuvent favoriser l’apparition de maladies et compliquer le vieillissement des arbres.
En parallèle, Sébastien doit également composer avec les aléas du temps. Cette année, c’est la canicule qui complique la gestion de l’eau.
Pour un fruit comme la cerise, les quantités d’eau nécessaire à la culture sont plus importantes :
« Sans eau, nous n’avons pas de fruit. C’est aussi simple que cela. Mes vergers sont alimentés par l’eau de l’Isère qui est propre et non traitée. J’arrose aujourd’hui pour assurer la floraison de la saison prochaine. Avec la canicule, je mets entre 30 et 50mm d’eau tous les 8 jours ».
Pour optimiser la récolte et l’arrosage, les producteurs doivent constamment chercher de nouvelles solutions, l’objectif étant de ne pas impacter trop sévèrement leur temps de travail ou leurs coûts de production.
Depuis deux ans, Sébastien a commencé à répandre des coquilles de noix aux pieds de ses cerisiers. Cette matière est à portée de main puisqu’il cultive aussi des noyers. Les coquilles de noix ont une double utilité : elles retiennent l’eau de la rosée ou des arrosages pour en favoriser l’apport et freinent également la pousse des herbes entre les arbres pour faciliter la récolte. En bref, une solution ingénieuse, facile à mettre en place, peu coûteuse et particulièrement efficace. La production et l’exploitation de cerises est un métier compliqué qui nécessite une adaptation permanente aux variables que l’on ne peut prévoir, comme la canicule, les maladies ou les invasions d’insectes.
S’il reconnait que les circuits courts font sa force, Sébastien déplore la concurrence des grands groupes. Contrairement aux petits producteurs, ceux-ci peuvent compter sur leur armée de communicants et commerciaux, n’ont pas à faire face aux ruptures de stock et empiètent sur les plates-bandes des plus petits.
« Sans circuit court, moi je ne fais pas de commercialisation. Je suis incapable de produire pour la grande distribution et je n’en ai pas envie. Je crois aux circuits courts, mais je reste persuadé que l’avenir doit se construire avec les producteurs, main dans la main, pas chacun pour soi. »
PS : Lors du reportage, Sébastien nous a partagé son ressenti sur granvillage. Nous le remercions pour ses mots qui nous rappellent pourquoi nous faisons tout cela :
« Je garde un très bon souvenir de ma rencontre et du partenariat avec granvillage, tant sur l’aspect humain que commercial. Les échanges, les marchés, la visibilité offerte, la présence sur de grands salons, font partie de mes plus beaux moments depuis le début de mon activité. »
Merci à toi Sébastien !
Si comme Sébastien, vous êtes producteur, inscrivez-vous vite sur Granvillage !
Les Cerises en Fête, Ferme Guilhermet – cerises et noix, vente directe à la ferme – 1550 route de Saint-Lattier 38840 Saint-Hilaire-du-Rosier
© Photos : Jérôme Poulalier
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