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Gaspillage alimentaire – L’affaire de tous ?

Dans la catégorie Consommer responsable
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Le 04 octobre 2021
De la production à la consommation, comment réduire le gaspillage alimentaire ? En savoir plus
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D’ici 2025, la France souhaite réduire le gaspillage alimentaire de 50%. On estime que 17% des ressources alimentaires produites ne sont jamais consommées. À l’heure où le dérèglement climatique est au cœur de tous les enjeux, la réduction des pertes alimentaires est une nécessité. Comment réduire le gaspillage alimentaire ? granvillage se penche sur la question.  


Ensemble pour réduire le gaspillage alimentaire 


Chaque année, à l’échelle mondiale, le gaspillage alimentaire pèse 10 millions de tonnes.  

Pourtant, parmi ces milliards de kilos jetés, de nombreux pourraient être sauvés. Par qui ? Comment ? C’est ce que nous allons voir ! 

gaspillage


Qu’est-ce que le gaspillage alimentaire ? 


La réponse pourrait sembler évidente, pourtant, elle repose sur quelques nuances. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation & l’Agriculture) distingue les pertes alimentaires du gaspillage alimentaire : 

  • Pertes alimentaires : la quantité ou la qualité des aliments est altérée en raison des décisions et mesures prises par les fournisseurs de produits alimentaires. Cette notion ne concerne pas les commerçants, les restaurateurs ou les consommateurs.  
  • Gaspillage alimentaire : la quantité ou la qualité des aliments est altérée en raison des décisions et mesures prises par les commerçants, les restaurateurs ou les consommateurs. 


Gaspillage alimentaire, la faute à qui ? 


Dans une étude publiée en 2016, l’ADEME partageait la répartition des pertes et gaspillage en poids : 

En résumé, des champs à l’assiette, en passant par les ateliers et les rayons, tous les acteurs de la chaîne alimentaire ont leur part de responsabilité dans les pertes et gaspillages alimentaires.  



Que dit la loi ?  


Afin de réduire les pertes et le gaspillage alimentaire et d’encadrer la production, la transformation, la distribution et la consommation, la France a pris des mesures qui reposent sur cinq textes phares : 

  • Pacte National de Lutte contre le Gaspillage Alimentaire : mis en place en 2013 et renouvelé en 2017, il réunit l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire autour de l’objectif 50% de gaspillage en moins d’ici 2025. 
  • La loi du 17 août 2015 : elle contraint la restauration collective publique à s’engager contre le gaspillage alimentaire.  
  • La loi dite « Garot » : elle interdit la destruction d’aliments consommables, contraint les distributeurs de plus de 400m2 à mettre les invendus à disposition des aides alimentaires et établit une hiérarchie des actions anti-gaspillage à travers la prévention, l’utilisation des invendus à grâce aux dons, la transformation, la valorisation dans l’alimentation animale, le compost ou la méthanisation.  
  • La loi EGAlim : elle oblige les acteurs de la restauration commerciale à proposer le gourmet bag (également connu sous le nom doggy bag). Depuis avril 2019, les distributeurs doivent mettre en place un plan de gestion de qualité du don. Depuis octobre 2019, les opérateurs de la restauration collective qui font plus de 3 000 repas par jour et les opérateurs de l’industrie agroalimentaire ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros par an sont obligés de proposer une convention de don à une association d’aide alimentaire habilitée. Elle étend l’interdiction de rendre impropres des denrées encore consommables à ces mêmes acteurs. Elle contraint tous les acteurs de la restauration collective à faire un diagnostic de gaspillage.  
  • La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi AGEC) : elle précise la définition du gaspillage et fixe des objectifs de réduction. Elle étend l’obligation de diagnostic anti-gaspillage aux industries agroalimentaires. Elle introduit un label national « anti-gaspillage alimentaire » qui peut être accordé à tout acteur contribuant aux objectifs nationaux de réduction du gaspillage alimentaire. Elle étend les obligations de la loi Garot aux opérateurs de commerce de gros alimentaire ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros par an. Elle prévoit des sanctions plus lourdes pour les acteurs qui ne respectent pas ces dispositions.   


Quelles sont les conséquences ? 


Le gaspillage alimentaire représente un coût économique, mais aussi environnemental et social. 

Lorsque nous l’avions interrogé, Serge Zaka, docteur en agroclimatologie, présentait la réduction du gaspillage alimentaire comme une solution pour contrer le dérèglement climatique.  

En 2013, la FAO estimait que si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus gros émetteur de gaz à effet de serre. 28% des terres agricoles servent à produire des aliments qui ne seront jamais consommés. Cela demande 250 km3 d’eau par an, soit le volume de la Volga, le plus grand fleuve d’Europe. Cela suffirait à couvrir les besoins en eau à l’échelle mondiale. Cette surproduction contribue également à la déforestation.  

Alors qu’une personne sur 6 souffre de malnutrition, 1,3 milliard de tonnes d’aliments consommables sont jetées, soit un tiers de la production. La FAO estime le coût du gaspillage alimentaire à 750 milliards de dollars par an.  



Comment le limiter ?  
 


Nous avons tous notre part de responsabilité en matière de gaspillage alimentaire, et donc, tous un rôle à jouer pour le limiter. Dans son rapport, l’ADEME a présenté des pistes pouvant permettre de le limiter.  


Les acteurs du monde agricole ?‍?

  • Développer les circuits courts : l’agriculteur peut échanger directement avec sa clientèle, mieux connaître ses attentes et répondre à ses interrogations. Il pourra par exemple expliquer pourquoi certains de ses fruits ou légumes ne correspondent pas aux critères habituels, mais restent consommables. Supprimer les intermédiaires permet également de limiter le transport et la manipulation des produits qui peuvent altérer la qualité des produits.  
  • Produire davantage de petits légumes : récolter les légumes à un stade juvénile pourrait représenter un gain économique (le prix au kilo est plus élevé), mais ce serait également un moyen de réduire les pertes, les surfaces allouées et la consommation d’eau nécessaire à la culture.  
  • Améliorer les conditions d’élevage : prévenir les maladies au sein du troupeau afin d’éviter leur développement et les pertes qu’elles engendrent.  
  • Mettre en place des interventions « glanage » : les exploitants agricoles peuvent permettre à des particuliers ou des associations de venir récupérer directement dans les champs ce qui n’a pas pu être récolté. La même mécanique peut être appliquée à la fin des marchés.  


Les acteurs de la transformation ?

  • Appliquer des modèles mathématiques prédictifs de production : réaliser des prévisions reposant sur l’ensemble des facteurs pouvant entraîner un gaspillage de denrées consommables.  
  • Réviser le cahier des charges : assouplir le cahier des charges en collaboration avec les distributeurs pour accepter des produits ne correspondant pas aux critères de vente (taille, apparence, teneur en eau…) 
  • Valoriser les pertes : des aliments considérés comme « déchets » sont jetés alors qu’ils peuvent être utilisés autrement. C’est par exemple le cas de certains fromages présentant des défauts et pouvant être vendus râpés.  
  • Optimiser la conservation des produits : les conserves ou la surgélation peuvent permettre d’allonger considérablement la durée de vie d’un produit.  
  • Mise en place de contrats sans pénalités : en cas de sous-production, les fournisseurs pouvaient être soumis à certaines sanctions, les incitant à surproduire. Afin d’y remédier, les industriels peuvent proposer un contrat avec une cible définie selon la surface cultivée sans obligation d’atteinte du résultat. 


Les acteurs de la distribution ?

  • Allonger la durée de vie des produits : afin de limiter le gaspillage alimentaire les grandes surfaces peuvent étendre les dates limite de consommation (DLC) et les dates de durabilité minimales (DDM) lorsque le produit le permet et que les risques sanitaires sont écartés. Elles peuvent également mettre en place des promotions sur certains produits ayant des dates courtes.  
  • Gérer les invendus : en collaboration avec des associations ou des sociétés spécialisées, les distributeurs peuvent proposer leurs invendus aux associations caritatives, mais aussi pour la valorisation en alimentation animale, le compost ou la méthanisation.  


Les acteurs de la restauration commerciale ou collective  ?‍?

  • Adapter les rations : les portions peuvent être servies à l’assiette selon l’appétit du consommateur. Cela permet de responsabiliser le consommateur en l’amenant à prendre conscience de sa faim et sa satiété. Dans les établissements de santé, le gain est double puisqu’il permet également de freiner la dénutrition. 
  • Mettre des doggy-bags à disposition des clients : cette initiative permettre de lutter efficacement contre le gaspillage en permettant aux clients d’emporter ce qu’ils n’ont pas consommé. 


Les consommateurs  ?

  • Congeler, transformer, sauver : la congélation permet de sauver de nombreux produits de la poubelle, surtout lorsque l’on a vu trop gros. Quant aux restes, avec un peu d’imagination, ils peuvent faire des miracles. 
  • Faire de la place au vrac : le vrac permet d’acheter la quantité qui correspond à nos besoins. C’est également un excellent moyen de réduire les déchets en supprimant les emballages. 
  • Établir des menus avant d’acheter : c’est une solution pour éviter de se retrouver avec des aliments dont on ne sait pas quoi faire. Ça permet également de gagner du temps lors de la préparation des repas et de mieux gérer les stocks.  


Et vous, comment limitez-vous le gaspillage alimentaire au quotidien ou dans votre activité professionnelle ? ?
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Un commentaire sur “Gaspillage alimentaire – L’affaire de tous ?

  1. Je suis restaurateur et pour la collecte de biodéchets, je fais appel à un collecteur local comme Mister Collect. Ca donne une seconde vie aux déchets alimentaires, les fonds d’assiette, les épluchures en les recyclant et valorisant en biogaz par méthanisation.
    Je fais attention au choix du collecte car la proximité est essentiel, le déchet ne doit pas parcourir des centaines de kilomètres : ce serait encore du gaspillage et un non-sens !
    Je sais que Mister collect est sur Rennes, Nantes, Le Mans, Lyon…donc je suis en confiance.
    ça me fait moins mal au coeur de jeter mes assiettes ou mes huiles de friture usagées dans leurs bacs quand je sais que ça être recyclé ensuite !

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