Écoles alternatives : pourquoi ? pour qui ?
Sur les bancs des écoles alternatives
Il existe différents types d’écoles hors-contrat. Certaines s’articulent autour d’une religion (musulmane, catholique, juive, protestante…), d’autres autour des langues régionales comme le provençal ou le breton et d’autres encore s’axent davantage sur la pédagogie, l’écocitoyenneté, l’autogestion ou encore l’apprentissage inversé (on apprend à la maison et on retranscrit à l’école). Ce sont des écoles dites « alternatives ».
« Et sur les indications du diable, on créa l’école. L’enfant aime la nature, on le parqua dans des salles closes. L’enfant aime bouger : on l’obligea à se tenir immobile. »
© Aleksandr Skypko
Ces mots furent prononcés en 1921 par Adolphe Ferrière, pédagogue derrière la pédagogie active, lors d’un congrès pour l’éducation nouvelle qui réunit entre autres Maria Montessori et Célestin Freinet.
Si elles sont nombreuses à prôner l’autonomie, la créativité, le partage, le développement personnel ou le plaisir d’apprendre, ces écoles ont chacune leurs particularités. Parmi les plus célèbres, on retrouve :
Montessori : c’est sans doute la plus connue des écoles alternatives. Ici, le développement sensoriel de l’enfant est au cœur du programme éducatif. Le maître-mot de Maria Montessori, à l’origine des écoles du même nom et première femme médecin en Italie ? « Éduquer, ce n’est pas dresser »
Steiner-Waldorf : ces écoles ont une approche très spirituelle. La créativité et les arts y sont à l’honneur.
Freinet : le parti-pris ? œuvrer pour l’émancipation intellectuelle de l’enfant sous l’égide de la liberté d’expression. En 1930, Célestin Freinet, instituteur, a souhaité créer une école pour les enfants issus des milieux populaires afin de leur offrir les mêmes chances de réussite.
Écoles démocratiques : une injonction, être libre. Libre de jouer, parler, discuter… Dans ces écoles, la pédagogie s’envisage à travers la démocratie et le respect de l’autre.
Les écoles « nature » : vous l’aurez compris, ces écoles s’articulent autour de lieux d’éducation extérieurs, l’écologie et la nature jouent un rôle primordial dans l’apprentissage.
Mais alors, pour ou contre les écoles alternatives ?
Parce que leurs méthodes éducatives sortent des sentiers académiques ces écoles sont autant critiquées qu’admirées. On leur reproche notamment leur prix (certaines écoles proposent des tarifs en fonction du quotient familial afin de favoriser la mixité sociale), les difficultés à réintégrer un parcours classique et pour certaines, des dérives parfois qualifiées de sectaires.
Pourtant, de nombreuses études tendent à prouver les bienfaits des écoles alternatives. Une équipe du CNRS avait ainsi remarqué que les enfants scolarisés dans les écoles alternatives maitrisaient la lecture quelques mois avant ceux fréquentant des écoles classiques.
© Kristen Prahl
D’après une enquête réalisée par Rebecca Shankland, conférencière en psychologie à l’Université de Grenoble, la transition peut parfois être difficile pour l’élève, mais les avantages sont nombreux. 40% des enfants scolarisés dans des écoles alternatives auraient davantage confiance en eux et en leurs capacités. Ils ne seraient que 13% à ressentir la même chose après un parcours dans des écoles classiques.
Qui sont les parents qui choisissent les écoles alternatives pour leurs enfants ? Souvent déçus par le système scolaire traditionnel, certains préfèrent délaisser les notes et classes surchargées. Une enquête réalisée en 2010 par l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville) révélait que près des trois quarts des enfants interrogés n’aimaient pas aller à l’école, la moitié était victime de violence et un quart avouait s’y ennuyer.
Ce sont sans doute ces mêmes raisons qui amènent les parents à inscrire leurs chers bambins dans des écoles alternatives.
Votre enfant fréquente une école alternative ? Vous n’êtes pas en faveur de ce type d’éducation ? Partagez votre témoignage !
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