AOC, AOP, IGP… quelles différences et comment s’y retrouver ?

Pour la petite histoire, le concept "appellation d’origine contrôlée" est né d’un décret-loi daté de 1935. Il s’agissait à l’époque de contrôler et de réglementer le marché du vin, sujet à de nombreuses fraudes, mais également de sanctuariser l’authenticité locale des multiples productions viticoles de France. C’est plus tard, en 1990, que la notion d’appellation d’origine contrôlée s’est donc élargie aux produits agricoles et alimentaires.
D’abord, déchiffrons les sigles : AOC signifie appellation d’origine contrôlée, AOP pour appellation d’origine protégée et IGP pour indication géographique protégée. Jusque-là tout va bien.

Pour approfondir, voici les définitions exactes de ces trois certifications, dans les termes de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) :
– L’appellation d’origine protégée vient certifier des produits dont les principales étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu et dans une aire géographique qui sont définis dans le cahier des charges de l’AOP. C’est un sigle européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne.
– L’appellation d’origine contrôlée désigne des produits répondant aux critères de l’AOC (comme pour l’AOP) et protège la dénomination sur le territoire français. Elle peut aussi concerner les produits qui ne sont pas régis par la réglementation européenne de l’AOP.
– L’indication géographique protégée identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. Pour obtenir le sigle IGP, au moins une étape de la production, de la transformation ou de l’élaboration du produit doit être réalisée dans l’aire géographique définie dans le cahier des charges de l’IGP.
Grâce à ces trois sigles, impossible de déguster un camembert conçu dans le Gers ou un reblochon fabriqué en Bretagne. Les deux fromages étant reconnus comme des AOP, même le lait qui sert à leur fabrication doit être produit par des vaches situées dans l’aire géographique de l’AOP. Ce qui n’est pas le cas pour les IGP, dont la réglementation plus souple veut qu’au moins une des trois étapes (production, transformation et élaboration) de création du produit soit éalisée dans l’aire géographique de l’IGP.
Les AOP-AOC en chiffres
– 50 produits laitiers sont certifiés AOP (principalement des fromages), et 44 autres références (légumes, viandes, etc.) sont également certifiées AOP dans le secteur agroalimentaire.
– Concernant les produits viticoles, 366 vins et eaux de vie jouissaient en 2015 d’une appellation d’origine contrôlée.
Les IGP françaises en chiffres
– En 2015, selon les chiffres de l’INAO, 126 IGP étaient enregistrées en France pour les produits agroalimentaires, auxquelles s’ajoutent 74 vins IGP (un tiers de la production viticole française).
AOP, AOC ou IGP, ce ne sont que trois lettres mais elles représentent beaucoup pour les fins gourmets, attachés à l’authenticité de leurs terroirs. Trois lettres qui viennent encourager ces viticulteurs, maraîchers, affineurs, éleveurs qui se lèvent tous les matins avec les mots qualité, terroir et savoir-faire pour leitmotiv.
Source INAO, Institut national de l’origine et de la qualité : Inao.gouv.fr
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