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Variations autour de la tomate

Dans la catégorie Consommer responsable
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Le 02 juillet 2020
Des idées pour conserver ses tomates toute l'année ! En savoir plus
tomate

Elle est ronde, rouge et juteuse, aimée de tous en été, honnie des défenseurs de la planète en hiver. Vous l’aurez compris, c’est sur la tomate que nous allons nous pencher : pourquoi la manger fraîche par temps froid, c’est n’importe quoi et comment la conserver tout au long de l’année.


Tomates en hiver, la guerre est déclarée

La tomate est un fruit qui se consomme de mai, si le temps est clément, à octobre si les rayons du soleil perdurent. Et même si on l’aime et qu’on a du mal à la quitter une fois l’été terminé, la consommer en hiver n’est pas une bonne idée. Car à grande échelle, il est difficile de la faire pousser lorsque les températures sont trop basses. Pour répondre à la demande, il faut alors faire venir la tomate de pays étrangers ou la cultiver sous des serres chauffées. Et c’est là qu’un drame écologique, économique et humain se déroule.


Chaque année, 23% des tomates importées pour répondre à la demande française viennent d’Espagne, et plus précisément d’Andalousie, dans la région d’Almeria. Cet endroit désertique qui accueillit les tournages d’Indiana Jones ou Lawrence d’Arabie est aujourd’hui appelé la mer de plastique à cause des serres en plastique qui s’étendent à perte de vue, sur plus de 30 000 hectares. À elle seule, la région représente la moitié des exportations de fruits et légumes espagnols. Chaque année, ce sont plus de 3 millions de tonnes de tomates, poivrons ou concombres qui transitent à travers l’Europe. La région étant aride, il faut puiser l’eau dans les nappes phréatiques.

Le sable, le vent et la chaleur détruisent les serres. Lorsqu’ils ne sont pas brûlés, les déchets plastique terminent leur course dans la mer ou enterrés dans des sols déjà fragilisés par les cultures intensives, les produits phytosanitaires et l’érosion. Chaque année, ce serait presque 3 millions de tonnes de déchets plastiques qui se retrouveraient dans la nature. Oui, vous avez bien lu. C’est équivalent à la production de fruits et légumes.


Quant à la main d’œuvre, ce n’est guère plus reluisant. Plus de 80 000 travailleurs immigrés travaillent dans cette mer de plastique et selon certains observateurs, la moitié d’entre eux serait sans-papiers. Parce qu’ils sont dans une situation précaire et qu’ils subissent des pressions de la part de leur hiérarchie, ces travailleurs n’ont d’autres choix que d’accepter des conditions de travail déplorables et alarmantes. Faute de protections, ils sont quotidiennement au contact des produits toxiques. Avec la complicité des autorités locales qui acceptent de fermer les yeux pour le bien de l’économie, ils sont surexploités, vivent dans des bidonvilles aux alentours des serres et ont un accès restreint aux soins.

Selon l’ADEME, une tomate cultivée sous serre chauffée aura jusqu’à 20 fois plus d’impact qu’une tomate issue d’une production locale et de saison.

Pour résumer, manger des tomates en hiver a de graves conséquences :

  • Economiques : elles font office de concurrentes déloyales pour les agriculteurs qui cultivent des fruits locaux et de saison. De par la taille de leurs exploitations, ils ne peuvent s’aligner sur les prix pratiqués par les producteurs étrangers qui cultivent en masse et de manière intensive.
  • Sociales : les travailleurs sont sous-payés, exploités et parfois même en situation irrégulière. Leurs droits fondamentaux sont bafoués et leurs conditions de travail sont dangereuses.
  • Environnementales : les sols sont fragilisés par les productions intensives, les nappes phréatiques sont asséchées et des millions de tonnes de plastique sont abandonnées dans la nature. Les fruits et légumes étant importés, il faut ajouter à ce bilan les émissions de CO2 émises lors des trajets pour acheminer la marchandise.
tomate de saison


Et puisque ces tomates n’ont rien de naturel, elles n’ont pas de goût non plus. Alors, prêt(e) à abandonner les tomates hors-saison ? Si vous êtes convaincu(e), mais que vous avez peur de ne pas survivre à quelques mois sans tomates, voici quelques astuces pour en déguster tout au long de l’année sans faire de mal à la planète.


Tomate : comment se régaler toute l’année ?


Vous l’aurez compris, il est préférable de consommer des tomates (et tout autre fruit ou légume) de saison. Pour autant, il n’est pas nécessaire d’être abstinent(e) le reste de l’année. Il existe heureusement quelques astuces pour en consommer été comme hiver.



Les bocaux : en sauce tomate, en jus, en tomates pelées, à vous de choisir !

  • Tout d’abord, choisissez des bocaux avec un joint en caoutchouc (ils sont solides, résistent aux chocs et aux hautes températures.)
  • Plongez vos bocaux 10 minutes dans l’eau bouillante (3 minutes pour les joints). Faites en sorte que vos bocaux soient entièrement immergés.
  • Faites-les sécher.
  • Versez votre préparation dans les pots. Laissez 2 centimètres entre la préparation et le couvercle. Vérifiez que les joints sont propres et fermez vos bocaux.
  • Mettez un torchon au fond de votre marmite et placez vos bocaux fermés de manière à ce qu’ils ne s’entrechoquent pas.
  • Ajoutez de l’eau salée et faites à nouveau bouillir. Là encore, immergez complètement vos bocaux.
  • Laissez vos bocaux refroidir naturellement sans les sortir de l’eau. Lorsqu’ils sont à température ambiante, retirez-les, vérifiez que le couvercle est toujours scellé et rangez-les dans un endroit sec, propre et à l’abri de la lumière. (Si le couvercle n’est pas scellé une fois le crochet débloqué, alors votre pot est peut-être trop rempli ou trop peu rempli, le traitement thermique n’était peut-être pas suffisant ou le joint trop usé. Si tel est le cas, recommencez l’étape de la stérilisation thermique).

Attention, la conservation en bocal nécessite une stérilisation rigoureuse afin d’éviter l’apparition de moisissure ou bactéries toxiques. Avant, d’ouvrir vos bocaux, vérifiez qu’il y a toujours un vide. Même avec le crochet ouvert, le couvercle doit rester collé au pot. Si vous avez le moindre doute, ne consommez pas votre produit.

bocal de tomates


La congélation : on y pense peu, mais le congélateur peut être un excellent allié si l’on souhaite consommer des tomates tout au long de l’année. Là encore, laissez libre cours à vos envies et congelez-les comme vous les aimez : en cake, en sauce, en petits muffins, en coulis ou même farcies.



Tomates séchées : vous pouvez les faire sécher au soleil naturellement durant quelques jours, le faire au four durant 3 heures à 100°, ou à l’aide d’un déshydrateur. Vous pouvez ensuite les placer dans un bocal, ajouter de l’huile et les garder au frais durant 2 ou 3 mois.



Ketchup maison : sans additifs mais plein de goût, vous allez l’adorer !

  • Mixez 400g de tomates.
  • Faites caraméliser 30g de sucre et 30g de miel dans une casserole.
  • Ajoutez 2 cuillères à soupe de vinaigre pour déglacer.
  • Ajoutez une pincée de gingembre, 3 gousses d’ail râpé, vos épices et herbes préférées et le coulis de tomates.
  • Mélangez.
  • Faites cuire pendant 20 minutes, laissez refroidir et mélangez à nouveau. Placez-le dans un bocal (voir technique 1 ou au congélateur durant 3 ou 4 mois).


On aime aussi le chutney, la confiture de tomate ou la tapenade de tomate !


Et vous, quelles sont vos astuces pour déguster vos fruits et légumes préférés tout au long de l’année ? Dites-le-nous en commentaire ou sur Facebook & Instagram

Et pour faire le plein de délicieux fruits et légumes de saison, c’est par ici :

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