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Notre consommation aux origines des prochaines pandémies

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Le 11 mai 2020
Pandémies, à qui la faute ? En savoir plus
pandémie

Alors que le monde entier est en proie à l’épidémie due à un coronavirus, plusieurs voix s’élèvent au sein de la communauté scientifique : notre consommation est à l’origine des pandémies passées et sera la cause des prochaines. Pourquoi ? Comment l’éviter ?

Sommes-nous responsables des épidémies ?

Nous sommes en mai 2020 et le covid-19 a déjà touché plus de 4 millions d’individus à l’échelle mondiale et causé près de 280 000 décès. Sur ce virus, nous n’en savons pas beaucoup. Pour l’heure, nous n’avons ni traitement, ni certitudes. Mais la communauté scientifique fait entendre sa voix : l’épidémie de covid-19 relève avant tout de la responsabilité de l’Homme et de son action sur son environnement.

On ignore encore l’origine du virus, mais on sait qu’il est passé par une ou plusieurs « passerelles » animales pour atteindre l’Homme. Les premiers cas avérés auraient été recensés à proximité d’un marché d’animaux sauvages, dans la ville de Wuhan. Les recherches réalisées semblent désigner la chauve-souris, qui était déjà à l’origine de l’épidémie de SRAS en 2002, mais les doutes sur l’animal « passerelle » persistent.

La question qui se pose, c’est pourquoi la chauve-souris (ou tout autre animal), qui n’est pas un animal domestiqué, est finalement entrée en contact avec l’être humain ? Ce que l’on pourrait considérer comme un « accident » est en fait le résultat d’un système dans lequel tout a été fait pour favoriser l’émergence de nouvelles maladies infectieuses.


Un demi-siècle de pandémies d’origines animales

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « on parle de pandémie en cas de propagation mondiale d’une nouvelle maladie. »

Depuis la seconde moitié du XX° siècle, les épidémies d’origine animale se sont multipliées et rapprochées.

pandémies frise

Pour chacune de ces épidémies, on a cherché le coupable. Serait-ce la faute d’un pangolin ? Celle d’une chauve-souris ? D’un dromadaire ? D’un ragondin ? Ou bien… la nôtre ?

Si les chauves-souris, les pangolins ou les dromadaires sont bien porteurs de virus, ils ne vont pas vers les Hommes pour autant. Ce sont les Hommes qui vont au contact de ces espèces.

Cela fait maintenant plus d’un demi-siècle que l’Homme empiète sur les espaces réservés aux animaux sauvages. Pour exploiter les ressources minières, pour l’urbanisation pour les cultures ou l’élevage, les forêts sont rasées, les écosystèmes sont massacrés, la biodiversité est en danger et alors, tous les facteurs sont réunis pour laisser apparaître de nouvelles épidémies.

Chaque minute, on rase l’équivalent de quarante terrains de foot. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, cela représenterait 13 millions d’hectares par an. Par sa nature anthropique, c’est-à-dire du fait de l’être humain, la déforestation est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre, favorisant irrémédiablement le réchauffement climatique.

À eux seuls, les cultures (soja, huile de palme, noix de coco…) et élevages intensifs sont responsables de 80% de la déforestation en zones tropicales.

Selon l’Institut de Recherche pour le Développement, la déforestation « reste l’une des causes principales de l’apparition de nouveaux agents infectieux et de leur circulation épidémique dans les populations humaines ».

Les zones réservées aux animaux sauvages hébergés dans les forêts sont considérablement réduites, les amenant ainsi à être toujours plus proches des hommes. Des espèces sauvages et domestiques, qui n’avaient jusqu’alors aucun contact entre elles se retrouvent à proximité les unes des autres. Des ponts de contamination apparaissent permettant de faire voyager le virus jusqu’à l’Homme. Mondialisation aidant, les contacts se multiplient et causent des pandémies toujours plus fréquentes.

L’exemple le plus parlant reste celui du virus Nipah. En 1998, en Malaisie (pays à majorité musulmane), alors que les forêts ont été rasées pour être remplacées par des terres d’élevage de porcs destinés à l’exportation, un virus se propage au sein d’un village. Les recherches démontrent que les chauves-souris, chassées de leur habitat naturel, se sont réfugiées à proximité des élevages. Leurs déjections ont contaminé les porcs qui ont servi d’espèce-relai et ont transmis le virus aux êtres humains.

schéma contaminations

Mais si le porc a contaminé l’Homme et si la chauve-souris a elle-même transmis le virus au porc, le responsable est bel et bien… l’Homme. Si l’habitat naturel de la chauve-souris avait été préservé, elle ne serait jamais entrée en contact avec le porc qui n’aurait pas transmis le virus à l’être humain.

Le Nipah, mais aussi H1N1, le SRAS ou le covid-19 résultent en somme des activités humaines qui forcent le contact entre la nature et la civilisation.

Alors, serons-nous responsables des épidémies futures ?


Une consommation responsable pour freiner les épidémies

L’émergence de nouveaux virus est le résultat de nos agissements. Pour éviter les pandémies futures, il faudra repenser notre consommation. Cela passera sans doute par des décisions à l’échelle mondiale, comme la régulation des élevages intensifs, la limitation des antibiotiques dans l’agroalimentaire, la préservation des forêts, le contrôle des ressources minières…

Mais si cela passait par aussi le local ? Car nous, consommateurs, avons un rôle à jouer. Faire le choix d’une viande issue d’un élevage local, c’est refuser l’élevage intensif. Préférer des légumes, des huiles, des farines cultivés et fabriqués par des petits producteurs, c’est faire changer l’industrie agroalimentaire. Consommer responsable, c’est contribuer à limiter le réchauffement climatique qui favorise lui aussi l’émergence de nouvelles pandémies.

Larry Brilliant, épidémiologiste américain a déclaré :

« Les émergences de virus sont inévitables, pas les épidémies ».

Nous avons subi cette pandémie de covid-19, faisons en sorte d’éviter les prochaines.


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Crédits : icon by Icons8

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