Numérique & agriculture, les graines de la révolution sont semées

Producteurs / ageekulteurs

Le monde de l’agriculture est en pleine ébullition numérique. Les innovations technologiques se sont emparé des champs pour tenter de relever les défis auxquels le secteur doit faire face : augmenter la production et le rendement tout en minimisant son impact pour préserver les ressources naturelles, rester performant dans un monde en mouvement.

Logiciels, objets connectés, robotique… à l’origine de cette révolution, il y a la volonté de transformer les usages, d’améliorer les méthodes de production et de renforcer la relation entre les producteurs et les consommateurs.

Les écosystèmes numériques se superposent à la vie traditionnelle des exploitations. Ces nouveaux services et outils contribuent au développement de fermes intelligentes, capables de s’autoréguler, notamment sur la qualité des sols, les systèmes d’irrigation, la propagation des maladies ou encore la traçabilité et la valorisation des produits.

© Nicole Harrington

Si les méthodes de production ancestrales portent encore leurs fruits, cela n’a pas empêché les producteurs d’amorcer leur transition numérique avec succès* :

• 79% des exploitants connectés reconnaissent l’utilité des nouvelles technologies
• 62% des agriculteurs en grande culture estiment utile de disposer d’internet en dehors du bureau
• 70% des agriculteurs installent des applications professionnelles
• 33% des agriculteurs utilisent les réseaux sociaux à des fins professionnelles

*chiffres issus du rapport Agriculture Innovation 2025 par le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Recherche
 

Vous imaginez déjà des fermes aux allures futuristes, parfaites pour un décor de science-fiction ? Rassurez-vous, nous en sommes encore bien loin ! Si la révolution a bel et bien lieu, il n’y a que les yeux les plus avertis pour s’en rendre compte. Concrètement, ça donne quoi ?

Renouveau de l’agri & nouvelles technologies

Les objets connectés

Rencontre entre la robotique et l’intelligence artificielle, les objets connectés contribuent à réduire la pénibilité des tâches, améliorent la précision et facilitent les décisions.

Drones : ces petits (ou plus gros) appareils survolent les exploitations pour repérer les anomalies, déclencher des opérations à grande échelle, comme le transport et la diffusion d’intrants. Ils permettent la réalisation de tâches de haute précision et contribuent notamment à réduire la pénibilité de certaines tâches.

Capteurs : ils peuvent être enterrées, placés sur les outils, les machines (tracteurs par exemple), les animaux ou les végétaux. Ils servent à collecter des données pour ensuite les analyser et proposer un diagnostic en temps réel.

Sachez que l’agriculture rayonne en matière d’innovation puisque le secteur occupe la deuxième place sur le marché mondial de la robotique au service des professionnels !  

Les logiciels

Ils peuvent aider les agriculteurs dans leurs tâches quotidiennes, comme la comptabilité ou la gestion de l’alimentation et des denrées par exemple. Ils permettent aussi d’assurer la traçabilité des produits et ainsi de prévenir les risques sanitaires.

La Data

Derrière ce mot aux allures barbares se cache en fait une explication très simple : c’est la collecte d’une masse de données qui, une fois analysée, permet de construire des modèles prédictifs pour faire face aux risques (sanitaires, climatiques, économiques, environnementaux…). Ces données peuvent ensuite être utilisées autrement et mutualisées avec celles d’autres agriculteurs.

Et l’humain dans tout ça ? Et bien figurez-vous que là encore, le numérique fait là aussi des miracles ! Il contribue par exemple à renforcer le lien qui unit les producteurs aux consommateurs, favorise la mise en place de circuits courts, la transparence, les échanges et la traçabilité. Et pour être tout à fait honnête, on lui doit aussi la naissance de Granvillage !

Focus sur exo.expert : le drone, nouvel outil de l’expert

Les producteurs sont soumis aux aléas climatiques : un fort épisode neigeux, du gel ou une période de canicule peuvent être fatals pour leurs récoltes. Lorsqu’un tel sinistre arrive, des experts sont dépêchés sur le terrain afin d’évaluer la situation. Jusqu’alors, ces derniers ne pouvaient proposer qu’une estimation.

Philippe Vayssac, responsable innovation chez Groupama Rhône-Alpes Auvergne et son équipe, Jingmin Guan et Timothée Craig, ingénieurs Recherche & Innovation, ont conçu exo.expert, une solution de drone-robot pour l'assurance et l'agriculture qui permet aux experts assurance-récolte de faire une mesure précise et rapide lors d’un sinistre climatique.

 « Faire une mesure précise d'un sinistre, c'est réduire les coûts du sinistre en améliorant l'expérience client avec notre assuré. Réduire les coûts des sinistres, c'est pérenniser les contrats d'assurance-récolte et donc offrir à un plus grand nombre une mutualisation des risques climatiques. En fin de compte cela permet d'augmenter le développement des agriculteurs. » – Philippe Vayssac

Cette solution montre l’impact positif que peuvent avoir les nouvelles technologies dans l’agriculture :

• Diminution de la pollution : moins de produits phytosanitaires, moins d’engrais pour une production plus qualitative.
• Réduction des coûts de production liés à l’utilisation de ces mêmes produits : moins d’investissement pour les agriculteurs.
• Mutation de l’agriculture traditionnelle vers une agriculture plus durable, consciente des changements climatiques.

Équipe exo.expert / de gauche à droite : Jingmin GUAN, Timothée CRAIG, Philippe VAYSSAC

En somme, l’agriculture connectée permet d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche & développement tout en restant performante dans un monde en perpétuelle évolution.

Vous êtes productrice ou producteur ? Dites-nous quel est l’impact des nouvelles technologies sur votre quotidien.
Du côté consommateurs ? Aviez-vous remarqué que les nouvelles technologies avaient secoué le monde de l’agriculture ?

Envie d'en apprendre plus sur l'agriculture et ses évolutions ? Rendez-vous ici !